mardi 27 janvier 2015

A la mode

Il serait normal de penser « encore un nouveau blog sur la mode ». Ce serait légitime et je ne pourrais pas vous en vouloir car les blogs de mode inondent la toile. 

De son dressing à ses essais vestimentaires, des conseils avisés aux décryptages des tendances, des réflexions aux articles de fond, la mode est partout. Mais paradoxalement, nous n’avons jamais assez de mode. Si souvent, elle nous agace par ses changements et fluctuations au fil des saisons, nous aimons malgré tout avoir un œil sur elle et la suivre discrètement.

She(andWe) aborde la mode à travers le prisme d’une histoire. Histoires et univers oniriques. La mode qui semble échapper à une définition stricte, est une matière poreuse qui interpénètre de nombreuses disciplines. La mode comme champ d’investigation est donc au cœur des sujets et de l’ADN de SheandWe. Modeste mais justifié, il s’agit de proposer un autre regard sur la mode pour aller à la rencontre des limites de l’entre-deux de la mode.

Ce regard porté à la mode, comme œuvre ou objet d’art, comme patrimoine, est issu d’une formation spécialisée en conservation et conservation préventive de la mode, du costume, des textiles associée à la gestion de projets liés à la mode (en anglais un mot résume cette spécialité : fashion curation and textile conservator)
Dès lors, la mode s’incarne à travers un vêtement qu’il convient d’étudier et de préserver dans un écrin semi-permanent, les réserves. Mise en lumière lors d’expositions, la mode devient un objet admiré et admirable, qui suppose une scénographique adaptée à son état et son histoire. 

Photo du haut : conditionnement à plat dans une boite de transport d'une robe Yves Saint Laurent. Photo de gauche : vitrine de l'exposition Histoires de mode. Christian Lacroix. au Musée de la Mode et du Textile, les Arts Décoratifs (Paris). Photos du milieu et à droite : détails de modèles Yves Saint Laurent.  


Au cœur de cette mode se trouve la matière : la matière à étudier, la matière à toucher, la matière à préserver et mettre en lumière. Cette texture devient alors un fil à dérouler. 
Ainsi perçue, la mode devient une sorte de laboratoire, pour comprendre ses histoires et les interactions avec ce qui nous entoure. Si la mode est injustement réduite aux collections de créateurs, il n’en reste pas moins que la mode est avant tout un objet usuel et fonctionnel vouée à disparaître. Curieuse idée alors que le métier que j’exerce que de vouloir conserver des belles endormies. 
L’essence même de la mode réside dans ces antagonismes et le rapport conflictuel qu’elle impose souvent à nos représentations – représentations mentales, représentations physiques.

L’idée est donc de parler de mode autrement. Non pas pour se distinguer à tout prix mais pour parler de ce que je connais et de ce pour quoi je brille dans ce domaine. La mode au risque de l’art.

Bien sûr et parce que je reste une fille intéressée par la mode, même si parfois je ne parviens pas à la suivre, et ne comprend plus rien aux tendances, des sujets plus légers seront proposés. 

Photo de gauche : mannequin d'une vitrine Kenzo. Photo de droite : détail d'un modèle Yves Saint Laurent. Photo du bas : vitrine H&M pour Matthew Williamson.  

Car aussi sérieuse que soit la mode, elle demeure un terrain de jeu qu’il convient d’explorer avec légèreté.


M comme Mode. M comme Mouvement. M comme Maintenant.


She(CD)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire