samedi 13 juin 2015

HAPPY SUMMER

On revient en Septembre avec un tout nouveau projet. 
D'ici là, suivez-nous sur Facebook et Instagram. 

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We will be back in September with a very new project. 


samedi 2 mai 2015

Matières pour quatre mains.

--PS/SP


Brute ou travaillée, douce ou rugueuse, colorée ou monochrome, multiple ou unique, la matière s’expose à la vue ou disons plutôt joue des émotions de celui qui prend le temps de la regarder.

Textiles pour l’un et sculpture pour l’autre.
Il ne restait alors qu’à découvrir le travail de Sterling Ruby1 qui aborde sans complexe les deux matériaux – fibre et bronze, pour réunir les quatre mains du blog.

L’artiste américain, né en Allemagne en 1972, dirige son assaut sur les matériaux et les structures qui lui permettent d’aborder les questions liées à la violence, la pression de la société et l’histoire de l’art.
Sterling Ruby travaille une grande variété de supports et techniques – collage, peinture, vidéo, sculpture. Son travail, protéiforme est empreint de sources et références qui font osciller les œuvres entre éléments connus et un au-delà aussi théâtral que sombre pour atteindre son propos. L’œuvre de Sterling Ruby s’inscrit dans ce mouvement de dualités et de confrontations idéologiques, dans ce rapport entre expression individuelle et contrainte sociale.





Deux œuvres de l’artiste sont présentées dans le nouvel espace de la collection Charles Riva à Bruxelles.2 Dans un espace entièrement consacré à la sculpture contemporaine, Riva Project – Selected Sculptures, Sterling Ruby expose deux œuvres avec deux matériaux distincts : le bronze, le textile.
Deux matériaux pour deux œuvres qui illustrent la large palette de l’artiste tant l’approche diffère.


Vue de l'exposition Selected Sculpture - Riva Project, Charles Riva Collection
© Charles Riva Collection. © Hugard and Vanoverschelde. 


Si son imposante sculpture Headcleanner/Headhunter (2009) révèle une forme à l’apparence quasi artisanale par les traces volontairement laissées sur la matière. L’œuvre appartenant à la série des soft work, Vampire 31 (2011) apparaît aussi ludique que légère tellement le sujet est identifiable.
Mais, l’œuvre de Sterling Ruby dont l’esthétique semble donner une grande impression de spontanéité, suppose une lecture plus attentive – au-delà de la matière pour atteindre l’essence de son travail.


Headcleanner/Headhunter évoque par sa forme organique les connexions du cerveau et dans ce cas, d’un cerveau rongé puisque seuls les neurones restent. Le travail de la matière jouant entre l’éclatante couleur doré du bronze et les soudures apparentes aux reflets bleutés rend compte de la complexité de l’œuvre et du propos de l’artiste. Serling Ruby s’intéresse aux effets de certains produits sur le cerveau et utilise le bronze comme matériau pour explorer la forme et traduire les effets en mettant à mal la matière.     


 
Sterling Ruby
Headcleaner/Headhunter, 2009
Bronze
114 x 119 x 99 cm
Charles Riva Collection 

Vampire 31 propose une vision théâtrale de la bouche d’un vampire, dents rouges et gouttes de sang rouges dégoulinantes. Les couleurs dominantes– le bleu et le rouge, se détachent du fond – blanc, sur lequel l’œuvre est accrochée.  S’il y a beaucoup d’humour dans cette œuvre, il n’en reste pas moins que les références sont bien présentes. Elles sont à lire en toile de fond. La voracité est au cœur de cette Soft Sculpture. Tout comme, une certaine critique de l’Amérique dévoreuse et dévorante est sous jacente, soulignée par les couleurs dominantes – le bleu et le rouge, ainsi que le blanc du mur sur lequel elle est accrochée. L’apparente douceur de la sculpture composée de plusieurs matières, jean, coton et laine s’oppose à la violence d’un propos qui vise à une critique de la société en reprenant l’imagerie du vampire.

 
Sterling Ruby
Vampire 31, 2011,
Textiles mixtes,
213,4 x 90 x 10,2 cm
Charles Riva Collection. 


Sterling Ruby travaille dans la combinaison entre la recherche philosophique et l’investigation de la matière. Il décompose, compose, déconstruit, construit, matière et propos pour proposer une œuvre diversifiée à la stratégie artistique complexe.


L’artiste présenté dans la collection Charles Riva et également exposé chez Xavier Hufkens Gallery à Bruxelles.3

Vues des oeuvres des expositions Scales, Eclpse, Sterling Ruby
à la Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles
© DR. © Xavier Hufkens, gallery. 



1 Artiste, 1 ville, 2 lieux pour découvrir l’univers de cet artiste complet qui par ailleurs a collaboré avec Raf Simons, directeur artistique chez Dior, en 2014 pour une collection.

La relation entre la mode et l’art n’est pas nouvelle mais se réactive dans un maillage contemporain. 

A suivre …



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1 Sterling Ruby, 1972, Bitburg (Allemagne), vit et travaille à Los Angeles. 
2 Charles Riva Collection, Rue de la Concorde, 21  1050 Ixelles, Bruxelles, Belgique et Rue Tenbosch, 124  1050 Ixelles Bruxelles, Belgique.

3 Stering Ruby, Scales, Eclpse, 24 avril au 23 mai 2015, Xavier Hufkens Gallery, 6 et 107 rue Saint Georges, 1050 Ixelles, Bruxelles.

mercredi 18 mars 2015

L'art du trait

- Sophie 


Un trait très tendance comme toile de fond, comme nouvel imprimé, décliné selon son champ d’application : en trait, en ligne, en rayure, en bande fait son apparition depuis peu dans les campagnes publicitaires de la mode.
Association de rayures vestimentaires et bandes graphiques, la mode réinvestit le trait en jouant des codes art et mode.


Les lignes ou disons plutôt les rayures, animent le tissu depuis des siècles déjà jouant avec la lumière et la matière pour rendre la création vibrante. Elles créent des effets d'optiques différents qui se retrouvent également dans les domaines de l’ameublement, de l’art et de l’architecture. Aucun domaine ne semble échapper à ce trait qui utilise l’effet visuel comme motif créatif.    
Si la mode emploie et réemploi la rayure, c’est pour jouer des volumes et des formes du corps. Si le tissu d’ameublement joue avec les lignes, c’est pour agrandir visuellement les dimensions. Si l’art investit la bande, c’est pour créer une grammaire formelle.

Photo haut à gauche : Robe de bal et corsage de jour, vers 1866, collection Musée de la mode de la Ville de Paris, Musée Galliera. 
Photo bas à gauche : échantillon de tissus Pierre Frey. 
Photo assemblage à droite : collection diverse défilé 2013. 

Force est de constater que la rayure a le vent en poupe depuis le tricot rayé de la tenue de marin dont la marinière figure aujourd’hui en tête de proue. 
La rayure prend de la couleur et de la forme au fil des saisons. Mais, ce qui prédomine aujourd’hui est la mise en scène de certaines collections qui affichent une association entre la rayure imprimée sur le vêtement et les bandes graphiques d’un fond, d’une construction, d’un monument, d’un bâtiment. Le choix des cadrages tend à amplifier l’effet d’optique en 3D des rayures créant ainsi une géométrie descriptive commune. Le trait et les bandes contribuent à jouer des perceptions mais surtout ancrent la mode dans un rapport à l’art et à l’architecture. Cet effet visuel est intéressant car il permet de souligner un nouvel exemple de porosité dans le sens de la mode vers l’art.


La campagne de publicité Petit Bateau de 2014 opte pour des bandes horizontales pour présenter ses modèles de marinières mettant en avant la complicité entre des duos de générations avec le slogan « Jamais vieux pour toujours ».  

Campagne publicitaire Petit Bateau, 2014

Un troisième acteur peut être avancé : l’art. Si le motif à bandes bleues des campagnes semble être un décor, il n’en reste pas moins que la référence à des œuvres artistiques et notamment au travail de Michel Parmentier (1938-2000) peut être avancée. La marinière oui, mais l’art aussi ! 

Michel Parmentier
Laque sur toile, 281 x 245 cm
Galerie Lilane & Michel Durand-Dessert, Paris. 

Les bandes horizontales laissent découvrir le travail de cet artiste inscrit dans le groupe aussi culte qu’éphémère BMTP (Buren, Mosset, Parmentier et Toroni)1 qui opte pour la répétition de motifs choisis dans une démarche ascétique. Michel Parmentier travaille la bande horizontale qui devient le motif de son œuvre programmatique qui tend vers le renoncement, l’absence, le vide, le retrait. 
Le propos de l’artiste semble loin de la légèreté affichée par Petit Bateau dans sa campagne publicitaire ! Reste l’effet visuel qui demeure et joue de la perception. Perception et perspective mises en exergue par l’exemple choisi qui tend à ouvrir un champ des possibles. A rayer ou pas. 


 Les campagnes de 2015 des marques telles Chanel, Kocca, DKNY, Longchamp associent les créations vestimentaires à des compositions graphiques. Si les colonnes de Buren (1938-) peuvent pour certaines être avancées, de façon plus générale, la bande est un outil visuel permettant une découpe, une projection visant à insérer le modèle dans un rapport entre le fond et la forme. De façon plus ou moins subtile.

Chanel dans sa campagne publicitaire utilise un dispositif qui répond au modèle présenté – tailleur pantalon noir brillant imprimé de fines rayures blanches, créant un effet d’optique qui donne de la forme à la rayure et à l’architecture environnante. Les lignes et rayures se mêlent dans une géométrie graphique. 

Campagne publicitaire Chanel, 2015

Le travail de Manuel Merida (1939-) peut être suggéré en référence. L’artiste investit la notion d’espace et de nature environnante pour créer des œuvres à l’horizon sans limite et évolutif. L’installation2 proposée à l’Espace Meyer Zafra3 propose un dispositif jouant sur les rayures verticales et horizontales bi-colore (rouge et blanc) et d’élément en mouvement offrant une perception ouverte. 

Exposition Usuyuki/Chantier de Manuel Merida
présentée à l'Espace Meyer Zafra du 24 octobre 2013 au 10 mars 2014

La campagne publicitaire offre ce cadrage de traits contradictoires et l’ouverture d’une perception.


La campagne publicitaire Longchamp présente une composition graphique clairement identifiable. 

Campagne publicitaire Longchamp, 2015

Daniel Buren et son installation communément appelée les colonnes de Buren, peuvent être cités comme références d’autant que les photographies de la campagne de la marque ont été prises à la Cité Radieuse de Marseille4Haut lieu de l’architecture de Le Corbusier, dans lequel Daniel Buren a exposé5.

Les deux plateaux (installation appelée "colonnes de Buren), Daniel Buren
Marbre blanc et noir, plan d'eau, 1986
Cour d'honneur du Palais Royal, Paris. 

 Le résultat est donc un dispositif qui joue sur un effet d’optique identifié aux colonnes de Buren situées dans la cour d'honneur du Palais Royal. Le lien entre mode et art est plus que suggéré par la complicité entre tous les acteurs. 



Le trait, la rayure, la bande questionnent l’espace et la perception pour proposer une application répondant à son domaine. 
Mais lorsque les champs mode et art se rencontrent et même si le trait est parfois tiré, alors cela donne un champ des possibles, une autre façon d’appréhender les pages glacées des magazines, une autre façon de lire la mode, une autre façon de voir l’art et l’architecture.


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1 Groupé crée en décembre 1966 et dissout en décembre 1967.
2 Eposition Usuyuki/Chantier de Manuel Merdia, présentée à l’Espace Meyer Zafra du 24 octobre 2013 au 10 mars 2014.
3 Espace Meyer Zafra, 4 rue Malher, 75004 Paris, France.
4 Résidence édifiée entre 1947 et 1952 par l'architecte Le Corbusier dans le quartier de Sainte-Anne, dans le 8ème arrondissement de Marseille.

5 Exposition Défini Fini Infini, Travaux in situ de Daniel Buren présentée à la MaMo (Marseille Modulor) du 30 juin au 31 octobre 2014.

dimanche 1 mars 2015

Et bien dansez maitenant...


- Pascal..

Petit billet sculptural rédigé à l'occasion d'une collaboration avec le site Artips sur la sculpture de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) exposée à l'entrée de l'Opéra Garnier à Paris.

Découvrez Artips et ses anecdotes artistiques sur www.artips.fr

1869, un scandale éclate sur les marches de l’Opéra Garnier. En cause, La Danse, le groupe sculpté par Jean-Baptiste Carpeaux pour la façade de l’édifice. Il représente le génie de la Danse en jeune homme nu jouant du tambourin. Il est entouré d’une farandole lascive de femmes tout aussi dénudées.

Dans un XIXème siècle pudibond, la statue est considérée comme pornographique. Mais, ce qui importe avant tout à Carpeaux, qui s’éloigne ainsi des néoclassiques, c’est de restituer le mouvement : "la sculpture, c'est la vie, la vie, c'est le mouvement".

J-B. Carpeaux, “La Danse”, 1865-1869,
plâtre, Paris, musée d’Orsay.
Outrage aux bonnes mœurs, le groupe suscite de nombreuses réactions de chefs de famille : "J'ai une femme et des filles passionnées de musique […] jamais je ne consentirai à les mener dans un monument dont l'enseigne est celle d'un mauvais lieu". La contestation atteint son paroxysme durant la nuit du 26 au 27 août 1869 lorsqu’un anonyme jette un encrier sur la sculpture.

J-B. Carpeaux (d'après), Buste du génie de la Danse
h: 19 cm, bronze et marbre, non signé

Une nouvelle sculpture de La Danse est alors commandée à Charles Gumery. Cependant, la guerre de 1870 occulte la polémique et reporte la substitution des deux sculptures à plus tard.

C’est finalement un siècle après, en 1964, que la sculpture de Carpeaux sera remplacée par une copie de l'originale, réalisée par Paul Belmondo, père du célèbre Jean-Paul. La sculpture initiale de Carpeaux se laisse aujourd’hui admirer au Musée d’Orsay.

N’oubliez pas de jeter un coup d’œil furtif à la statue si vous avez un jour la chance de gravir les marches de l’Opéra au milieu de spectateurs endimanchés...

Cette sculpture a été le sujet, dans sa totalité ou de personnages isolés, de nombreuses reproductions et éditions. Celles-ci, autorisées et réalisées du vivant de l'artiste, et ensuite par le fondeur Susse, à partir de 1914, se retrouvent en nombre dans les ventes aux enchères consacrées ou non à l'art et à la sculpture du XIXème siècle.  Elles varient par leur qualité, leur finesse, leur patine et leur ciselure.  A titre d'exemple, un très beaux plâtre patiné de 55 cm de haut, s'est vendu chez Sotheby's à Paris le 26 octobre 2011 pour la somme de 156, 750 euro frais compris (source : Artprice).


J-B. Capreaux, Les Trois Grâces, 1874
Epreuve ancienne de l'artiste, cachet "Propriété Carpeaux", cachet à l'Aigle impérial
fonte circa 1875, 81,1 x 48,3 x 33,5 cm

mardi 17 février 2015

Rouge Baiser

D’une découverte dans une vitrine, je tire le fil de la bobine mode.
Sous la forme d’un motif, cette découverte trouve une résonnance appliquée au champ de la mode mais également dans le champ de l’art. Preuve que le lien art et mode se réactualise au fil des saisons.

Dans la vitrine du magasin Besson, un rouleau de papier peint se détache nettement. 
D’un brillant doré éclatant, il laisse apparaître ça et là des bouches rouges scintillantes. Papier peint étonnant mais terriblement orignal ! Dépassées des projections fictives pour définir un intérieur dans lequel le papier peint aurait sa place, le motif retient toute mon attention. Il m’évoque très rapidement des références.

Besson, 29 rue Bonaparte 75006 Paris, France. www.decobesson.fr

Une bouche. Du rouge. Des lèvres rouges.

Un modèle d’Yves Saint Laurent daté de la collection Printemps-Eté 1971 me revient.
Un long manteau de velours de soie noir incrusté d’un motif bouche rouge de sequins. La matière vibrante du velours fait onduler ces bouches pour dévoiler une création teintée de sens. La féminité et la séduction se dessinent au travers de ces bouches rouges lumineuses. 
Bouches pleines mises en lumière par des sequins roses, rouges, fuchsia. Mais également, bouches ourlées de sequins rouges et complétées par une cigarette symbolisée par une bande de sequins argentés. Dès lors, à la féminité et la séduction s’ajoutent un emprunt au masculin. Ces associations - féminin et masculin - mises en regard nourrissent l’œuvre du couturier, Yves Saint Laurent, qui se joue des codes et aime à mélanger masculin et féminin pour créer son vestiaire.


 Manteau du soir long, Haute Couture, collection Printemps-Eté 1971, Yves Saint Laurent.

Un été 2014 marqué par des traces rouges laissées sur des créations Haute Couture et Prêt-à-Porter, sur des vêtements, des accessoires.  
Les mois d’été auront été marqués par le motif bouche qui s’invite dans les défilés et s’adoptent dans la rue. La garde robe opte pour cet imprimé phare, délaissant quelque peu le traditionnel motif des fleurs. Les vêtements et les accessoires se parent de cette bouche rouge sans véritablement y voir une référence art-mode.


Carnet d’inspirations appelé « moodboard » sur le blog 2 filles 1 style.

Le défilé Saint Laurent du Printemps-Eté 2014 conduit par le styliste Hedi Slimane a largement repris ce motif pour proposer des créations très marquées par l’esthétique du couturier Yves Saint Laurent. 
Robe portefeuille, épaules structurées, encolure en V, matière fluide. Avec en prime ce motif bouche, employée par Yves Saint Laurent dès 1971 dans sa collection Haute Couture et dans sa marque de Prêt-à-Porter, rive gauche. Rien d’étonnant pour celui qui a fait ses armes au sein du Prêt-à-Porter de la maison Yves Saint Laurent en 1996. Mais étonnant de constater l’absence de parallèle entre les créations de 2014 et celles de 1971 dans la presse spécialisée et féminine.


Modèles du défilé Saint Laurent, Prêt-à-Porter, Printemps-Eté 2014.

D’autres marques impriment la bouche rouge dans leurs collections. 
Le motif prend alors une forme plus légère pour donner un caractère gourmand à des pièces estivales. Il revêt un caractère plus ludique et mutin pour les collections contemporaines qui l’adoptent à tous les prix. Le motif bouche imaginé par Yves Saint Laurent pour jouer des codes entre masculin et féminin perd de sa force pour un imprimé bisous.  


Bandeau du haut : photos à gauche et au milieu : Défilé Giles, Prêt-à-Porter, Printemps-Eté 2014. Photo à droite : Stella McCartney, Ressort 2014. 
Bandeau du milieu : Photo à gauche : Sweat-Shirt broderie bouches, Piwi, 2014. Photo au milieu : Collection premier flirt Claudie Pierlot, 2014. Photo à droite : Robe asymétrique baisers, Mango, 2014. 
Photos du bas : Collection capsule Kiss me Charlotte Olympia, à gauche : Bottines Kiss me Betsy !, à droite : Compensés Kiss me Carmen ! 2014.


Je me dois de reconnaître que j’ai cédé à l’appel de cet imprimé phare pour acheter un chemiser noir de chez Claudie Pierlot avec en tête la création du couturier Yves Saint Laurent largement étudié dans mes fonctions d’attachée de conservation.


Top noir imprimé bouches rouges, Claudie Pierlot, Printemps-Eté 2014.

Un canapé de velours rouge en forme de bouche imaginée par un certain Salvator Dalí.
La couleur et la forme du canapé laissent entrevoir la présence du féminin dans cette œuvre de l’artiste surréaliste qui propose un objet fonctionnel hautement attractif et quelque peu irrationnel. 1936, Dalí crée le design du canapé Boca à l’image des lèvres rouges et pulpeuses de l’actrice américaine Mae West1 dont il admire les formes aussi voluptueuses que généreuses, véritable sex-symbol à l’époque.


Mae West Lips Sofa, Salador Dalí. 


Du papier peint à la mode en passant par les arts, le motif bouche a laissé sa trace rouge indélébile, tantôt légère, tantôt ludique, tantôt provocatrice.
Ces applications tendent bien à prouver deux tendances fortes. 
La première est que la mode est un éternel recommencement. La seconde, tend à démontrer la porosité de la mode et de l’art pour se revitaliser.

Et, il est fort à parier que le rouge baiser trouvera une autre nuance au fil des saisons.








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1 Mary Jane West, dit Mae West (1893-1980), actrice américaine, considérée comme un sex-symbol des années 20 aux années 40.